R-Type [Review Complète]

Chers amis, je vais vous parler aujourd’hui d’une légende. Mais pas une petite légende à deux balles, non, non, non. Là je parle d’une légende qui s’est fabriquée à la sueur des joueurs, dans la douleur, au milieu du bruit et des néons faiblards de vieilles salles obscures… En ce temps là on ne plaisantait pas. La facilité n’existait pas. Un jeu était « bon » parce qu’il donnait du fil à retordre, pas -comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui- parce qu’il ressemblait à un Flamby ramolli sorti de son pot. Cette légende a un nom : R-Type.

Tout commence par la soif de pouvoir inépuisable des hommes. Une forme de vie, nommée Bydo, découverte dans l’immensité de l’espace a la particularité de concentrer en elle une quantité encore insoupçonnée d’énergie… Evidemment la tentation est trop forte, et les hommes se mettent en tête d’utiliser les capacités phénoménales du « bestio »... lors d’un accident de parcours, un vaisseau est envoyé pour réparer les pots cassés. L’association de son canon expérimental à haute énergie, et de l’énergie Bydo forme un « être » hybride : la Force… L’empire Bydo s’approchant à grand pas, un vaiseau R neuvième évolution, capable de maîtriser la Force, est lancé pour contre attaquer.

R-type est un shoot à scrolling horizontal. Il est loin d’avoir inventé le genre, mais il est un des « maîtres » qui lui ont donné ses lettres de noblesses. Quand en 1987, R-Type sort dans les salles, la claque est immense. Face à Gradius et son style très épuré, Irem sort le grand jeu, et propose un soft d’une qualité graphique pour le moins stupéfiante. Le vaisseau principal a de la gueule (qui a dit que celui de Gradius est ridicule ?), mais c’est surtout l’ensemble des niveaux et le design général des ennemis qui les peuplent qui sont un feu d’artifice. Tout est bien pensé, créé de façon homogène. Chaque stage vous plonge dans un monde qui possède ses propres caractéristiques graphiques… le « voyage » que propose R-Type reste aujourd’hui encore tout à fait sympa à regarder. Comme s’est souvent le cas dans les grands jeux vidéo, l’ambiance visuelle est soutenue par une bande son remarquable. Les thèmes sont lugubres, et collent à l’esprit du jeu. L’alchimie est parfaite.

Autre point fort du jeu, le gameplay. Certes, rien de terriblement nouveau en ce qui concerne le type de jeu. Cela dit, Irem à su y mettre des ingrédients de très bonne qualité. Tout d’abord, R-type a un rythme qui lui est propre. Ni trop vite, ni trop lent… On a l’impression d’avancer doucement, mais cela n’empêche pas de se retrouver fréquemment dans des situations pour le moins délicates… il arrive ainsi assez souvent de ne disposer que de deux malheureux centimètres (taille réelle à l’écran) pour manœuvrer au milieu de structures qui elles, prennent toute la place… A ce sujet, R-type est l’un des premiers jeux à proposer des Boss « gigantesques ». Outre le rythme de jeu, et ce style si caractéristique, R-Type propose un armement très intéressant au niveau du gameplay.

Là encore les bases sont « classiques » : on dispose d’une puissance de frappe, qui va en grandissant au fur à mesure des items récoltés. Mais ici n’est pas la question. Ce qu’R-Type a de vraiment intéressant, c’est ce qu’on appelle « La Force ». Autrement dit l’option -si connue- qui accompagne le vaisseau R9. La gestion de cette option durant le jeu est une vraie réussite. Selon les situations auxquelles le joueurs est confronté, il faudra jouer des possibilités offertes : la mettre à l’arrière du vaisseau, la placer directement dans les entrailles d’un Boos, l’envoyer, la faire revenir…etc. Hormis la force, votre R9 pourra disposer de deux options supplémentaires, qui viendront graviter autours de lui. Très pratiques, elles absorbent les tires ennemis… Ce qui permet de s’en servir comme une forme de bouclier. Enfin, plusieurs types de tirs sont évidemment dispos : le fameux laser qui se réfléchit sur les parois ; les tirs de feu qui ratissent les bordures de l’écran ; les missiles ; et aussi une forme puissante de tirs, composée de cercles qui frappent tout droit. Enfin, n’oublions pas la « charge beam » qu’il est possible d’effectuer pour balancer la sauce façon pleine puissance.

R-Type reste un excellent shoot. Doté d’une forte personnalité et d’une ambiance très réussie, ce titre mérite vraiment le détour. D’autant que le jeu est disponible sur Playstation dans sa version originale. Il est aussi possible (on est sur Retrogames !!) d’y jouer sur PC-Engine : la conversion est splendide, et le son dément. Cette petite NEC en a vraiment dans le bide. Seul bémol, le jeu est vendu en « deux fois » : les quatre premiers stages sur une Hu-card (R-Type part 1) les suivants sur une deuxième (R-Type part 2). Pour finir, je tiens à préciser que le jeu se corse plus particulièrement passé le quatrième stage… attention aux moins patients d’entre-vous, d’autant qu’on ne reprend pas directement de l’endroit où l’on meurt !